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Millau, cette belle aventure
8 octobre 2017

100 KM de Millau

A Millau, on ne court pas un cent bornes. On court Millau !

 

Millau, cette belle aventure.

 

De supers rencontres et une ambiance incroyable.

 

Il y a des événements que la réputation finit toujours par gâcher tant on s'imaginait monts et merveilles.

Eh bien Millau, non. Millau est à la hauteur de ces récits enflammés...

Et il n'est pas ici question de dénivelé.

L'aventure commence pour moi jeudi soir, au départ de Paris, Parc de Bercy.

parc Bercy

En bus, nous mettrons la nuit pour gagner Millau, arrivée 7H du mat', vendredi, jour du Marché.

marche

Je n'ai pas supporté le voyage en car... Et je crois bien avoir perdu le dernier kilo qui faisait défaut à ma préparation...

Ce jour précédant la course sera avant tout jour de repos donc, pour récupérer des forces et remettre les pendules à l'heure.

Entre le banc place de la Capelle et la pelouse attenant Parc de la victoire... je savoure ces petits moments de calme...

Il fait chaud et c'est une chance inespérée de pouvoir profiter du plein air.

tourisme2

Millau en long en large... J'ai dû arpenté les rues millaunaise toute la journée. Près de 17 km de marche qui font toujours un bien fou avant la compétition.

terrasse

 

16 heures, c'est le retrait du dossard à la salle des fêtes. Les stands de dégustations des produits régionaux, les partenaires locaux ont mis les petits plats dans les grands. C'est le 1er passage obligé à Millau pour obtenir le sésame et espérer courir dans quelques heures une centaine de kilomètres. Sitôt le dossard en poche, je me dirige ensuite vers la salle de Menuiserie que la commune de Millau met gentiment à la disposition des concurrents pour leur permettre un hébergement.

 

menuiserie

Peu nombreux au début... la salle sera comble en fin de soirée. Tout ce petit monde s'agite, prépare sa couchette, sa tenue pour le départ du lendemain.

Chacun y va de sa petite histoire.

Des habitués se retrouvent... D'autres, inconnus aux bataillons créent des liens et échangent quelques mots.

Ceux qui participaient à la Pasta Party nous rejoindront tard dans la soirée.

La nuit sera courte...

 

Samedi 7H... petit à petit, c'est une salle endormie qui reprend vie et s'anime. Chacun prend le temps d'émerger... Le calme avant la tempête.

J'en vois, organisés... La rigueur militaire... d'autres, tranquillou. Y'a deux écoles, y'a pas à dire !

Certains prendront le petit déjeuner servi au parc de la Victoire pour 5 euros, tartines de pain complet, croissants, café etc...

 

Pour ma part, je continue mon régime de pâtes froide + Banane.

 

IMG_2197

 

On vide peu à peu la Menuiserie et allons déposer nos sacs aux vestiaires, salle des fêtes. Les choses deviennent sérieuses. Enfin.

 

fesse

 

Ce matin, j'ai retrouvé mes esprits. Aucune douleur musculaire, ni même articulaire. C'est dans cette forme détendue que je voulais aborder Millau alors… On est bien Tintin ! Un petit clin d'oeil à mon compagnon de chambrée Fabrice Kauffmann Dossard 1291, je lui dois ma photo de plain-pied (ci-dessus) qu'il s'est si gentiment proposer de me faire. Merci à lui, encore !

 

10H approchent à petites foulées et ceux sont pas moins de 2000 coureurs qui se massent dans la rue principale de Millau... Un petit selfie en compagnie de la charmante Ministre des sports Laura Flessel. Le sourire forcé, je dois me rendre à l'évidence, je fais déjà moins l'malin 😉

 

Je sms la petite famille que je franchis la ligne de départ.

 

Nous voici entraînés... la 1ère pierre à l'édifice est posée.

 

On sent quelques gouttes tombées du ciel... c'est 2 heures plus tôt que prévu !

 

D'entrée, j'adopte une allure très basse... 5'40 le km. J'ai bien suivi la leçon: partir pas trop vite.

 

Cela change considérablement des l'allures tenues à l'entraînement sur un 10 km avec parfois 3'50 -  4' le km...

Bonnes sensations donc ! ;)

 

Les 1er kilomètres, c'est une course agréable. A l'écoute de mon corps, je ne détecte aucun signal. je rallie le meneur de course allure 11H30 puis celui de 11H qui se talonnent tout compte fait... puis j'atteins le meneur d'allure 10H30. C'est celui-ci que je vais choisir. Son allure est la mienne en ce début de course, et je n'ai pas le sentiment d'être en sous-régime ni-même en sur-régime (loin de là).

 

Un petit groupe s'est formé autour de Jean-Noël Corsini Dossard 1170.

Il anime son peloton et les discussions vont bon train... on rigole, on déconne... les km filent à toute allure sans que les jambes n'en ressentent les effets.

10-15-20 km... on commence à sentir les articulations genoux / chevilles chauffer... mais quoi de plus normal.

Faut arrêter la parano;)

Une pluie fine a pris part à la course depuis une bonne demie-heure et la grosse pluie sera bientôt au rendez-vous pendant 2 bonnes heures.

 

Le K-way restera rangé dans le Kamelbak... la pluie ne me gêne pas véritablement. La casquette me protège le visage et les lunettes de cette pluie, le sac me tient chaud au dos et c'est plutôt agréable. Le cache col aussi est bien appréciable. J'ai un confort en ce début de course que je ne souhaite pas vraiment perturber.

 

Je m'arrête à chaque ravitaillement et je néglige aucun arrêt. L'importance des ravitaillements... Nous en reparlerons. Un quartier d'orange, un carré de chocolat au lait, un morceau de banane, une gorgée d'eau gazéifiée... voire deux. Le meneur d'allure court sans discontinuer... Il a son suiveur qui lui permet de reprendre des munitions en pleine course. Je me dois de le rattraper après chaque arrêt sur 300 mètres tranquillement afin de respecter l'allure que je me suis fixé: 10H30 au 100km.

 

Jean Noël nous assure que nous passerons le marathon en moins de 4H. Ça serait un poil plus d'une demie-heure sur mon temps officiel sur marathon datant de 2015 (Casablanca). 4H au 42ème km, c'est plutôt bien.

 

La pluie a cessé et ceux ne sont que de fines gouttes qui de temps en temps nous rappelle combien le ciel est bas.

 

Nous ne sommes pas encore à la moitié du parcours mais voici le moment idéal pour dresser le bilan.

42,195 km.... Je sens les jambes qui tirent et les articulations chauffer mais rien de plus que la grosse fatigue après un bon run dominical.

Le ravitaillement fait du bien... Toujours aussi bien achalandées... on aurait presque envie de mettre les pieds sous la table;)

Je ne suis pas dans cet état de douleur ou de fatigue qui crie gare. Bien au contraire. Arrêt pipi... Massage des cuisses et mollets avec mon huile chauffante, relaxante qui détend... 

On reprend la course !

Et nous entrons dans l'inconnu !

J'avoue, un peu dur tout de même de repartir... mais c'est le temps de se rapproprier le bitume.

L'objectif en vue: les 50 km qui marquent la mi-parcours. Il faudra déjà surmonter une première côte, celle qui casse et donne un avant-goût de ce qui nous attend dans cette seconde boucle. La vue sur le Viaduc de Millau aide à faire passer la pilule.

On se fait plaisir malgré le temps bien humide... mais c'est ce qui fait les bons souvenirs !

À 14H sous le viaduc de Millau on se croyait déjà fin de journée! La brume caressant les bas reliefs. Atmosphère de dingue... Un petit côté Sleepy Hallow.

SleepyHallow

 

A Saint Rome de Cernon, le ravitaillement est l'occasion pour moi de masser à nouveau et détendre ces petites jambes qui font un travail formidable. Une secouriste en faction devant le poste de secours me fait savoir que des kinés sont à ma disposition si je le souhaite.

Je profite des ravitos pour avaler les km. Le plus gros est fait. Au vue des km parcourus je ne cesse de me projeter en admettant toutes les éventualités. Je ferai quoiqu'il en soit moins de 14H, c'est presqu'une évidence. Malgré les douleurs inévitables à ce stade de la course je me contente de dérouler... Aujourd'hui je n'arrive pas à me souvenir, réellement, quel était mon degré de souffrance.

 

Au loin les gyrophares à toute berzingue, une voiture rompt la ligne d'horizon... elle escorte le meneur de la course qui est l'un des 3 favoris, Jérôme Bellanca. Il a le visage marqué par la rage de vaincre. Nous ne pouvions en le croisant nous empêcher de l'applaudir et l'encourager ! Il devait lui rester à tout casser, 1 heure de course.

 

Nous quittons la route principale pour le réseau secondaire et encore un peu plus de dénivelé. C'est une côte interminable qui commence avec à son sommet la longue descente vers St-Affrique. Les pieds sont menés à rude épreuve.

 

Ma montre indique depuis quelques temps "batterie faible". Je décide donc de la mettre en charge au ravitaillement de Tiergues. Je ferai la descente sur St-Affrique puis le retour sur Tiergues, déconnecté. C'est toute une organisation, mais tout se fait dans la joie et la bonne humeur !

Dans la descente un signe de la main à Jean Noël Corsini, mon meneur d'allure 10H30. Il se ravitaille tout en marchant. Lui qui vient de quitter St-Affrique, seul à priori... va faire le job et assurer son temps au 100km.

Comme au km 42, Le ravitaillement à St-Affrique - 70ème km -  est un imposant dispositif où l'on peut se restaurer mais également changer de tenue. L'huile de massage remplit son rôle. les jambes sont prêtes pour m'emmener au bout !

 

Sur les réseaux sociaux, alors que je partageais mes entraînements, j'étais souvent la cible d'indésirables qui passaient au crible ma préparation peu exigeante (mais rigoureuse) en m'adressant des com' cinglants et sans aucun intérêt en prônant plus de longues sorties etc...

Je remercie aujourd'hui ceux qui, m'auront rassuré sur cette préparation... Et aujourd'hui, plus que jamais je réalise combien le sur-entraînement est un caillou dans la chaussure.

 

Je déroule le reste de la course... A chaque ravitaillement son lot de consolation... A saint Georges de Luzençon, des bénévoles nous trouvent encore frais;) Comment dire.... la magie de Millau !

 

Et ces bénévoles, toujours les bons mots pour atténuer nos souffrances.

 

Il reste une dizaine de km... C'est un entraînement du dimanche ! Le chrono sera sous les 11H.

 

Dans les dernières côtes, j'alterne la course et une marche dynamique qui me permettent encore de doubler des concurrents...

Chaque concurrent doublé c'est une place gagnée au classement;)

 

Avec certains coureurs, c'est une lutte qui remonte au km 60... Sans cesse, je les double et il profite de mes arrêts aux ravitos pour me dépasser à leur tour. Leurs suiveurs est un gain de temps certain.

Je fais fi du dernier ravitaillement pour garder mon avantage.

 

Je termine ma course avec Faycal Labes Dossard 867. Lui et son suiveur motivent ma fin de course. Sur les 5 deniers km nous sommes entre 5'15 et 5'45 le km. Impatient de ne point apercevoir la ligne d'arrivée... il s'arrêtera à 200 mètres du parc de la victoire pour reprendre sous les encouragements des quelques supporters massés sur le bords de la routes.

 

Dernière ligne droite dans le parc de la Victoire, c'est déjà la délivrance. J'en oublie de filmer avec le portable ces instants de purs bonheur... les souvenirs resterons à jamais dans ma tête !

 

10H41'

 

Un grand merci à ma femme, mes enfants, ma famille qui m'ont suivi dans ma péparation et cette belle aventure.

 

Merci à l'organisation du 100 km de Millau ainsi qu'à tous ses bénévoles dont je ne tarie pas d'éloge.

 

Merci à tous ces supporters, mêlés aux agents de la voirie sur les bords de routes qui, malgré la pluie, nous encourageaient et nous ont donné les ailes.

 

MILLAU

©jb_grenouille

 

Contact: Mickaël VO Y PHONG

Twitter: @voyphong

Instagram: jb_grenouille

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